Successivement château médiéval, palais des rois de France puis musée depuis 1793, le Louvre est l'un des plus grands et plus rihes musées du monde.
Sa construction s'étend sur près de 1 000 ans .
Il se situe entre les Tuileries et l'Église Saint-Germain-l'Auxerrois sur la rive droite de la Seine.
Ses collections sont organisées en 8 grands départements :
- sculptures
- objets d'art
- arts graphiques
- arts de l'Islam
Il faut rajouter à cela 2 sections :
- arts d'Afrique, d'Océanie et des Amériques
- histoire du Louvre et Louvre médiéval
Fondation du musée
Tout commence par une exposition des plus beaux tableaux de la collection royale, qui se tient au palais du Luxembourg de 1750 à 1785 et qui connaît un énorme succès.
Le marquis de Marigny, directeur général des Bâtiments du Roi, et son successeur le comte d'Angiviller élaborent alors le projet de faire du Louvre un musée permanent.
Le 6 mai 1791, le projet se transforme en loi et le 10 août 1793 a lieu l'inauguration du nouveau musée, créé d'abord comme lieu de formation pour les artistes de l'époque qui étaient les seuls, jusqu'en 1855, à pouvoir y entrer en semaine, le public n'étant admis que le dimanche.
Sous l'Empire, le Louvre prend le nom de musée Napoléon.
Dominique-Vivant Denon (1747-1825) en est le 1er directeur, en fait le plus grand des musées du monde et préside à son démantèlement lors de la chute de l'Empereur.
Le musée est agrandi par Percier et Fontaine, qui construisent l'aile de la rue de Rivoli.
D'autres transformations ont lieu sous Napoléon III et notamment la réalisation du grand dessein.
Mais en 1871, le musée est incendié lors de la Commune, l'architecte Hector-Martin Lefuel doit reconstruire une partie des bâtiments.
Les Tuileries ne seront jamais reconstruites et les ruines sont rasées en 1882.
Le Grand Louvre
Le "Grand Louvre" est le nom donné à un des projets faisant partie des "Grands Travaux" définis par le président de la République François Mitterrand (1916-96) et son Ministre de la Culture d'alors, Jack Lang (1939-x).
Sous le 1er mandat de François Mitterrand, la décision est prise de redonner au musée l'aile Richelieu qui abrite le ministère des Finances (qui sera relogé dans un nouveau bâtiment à Bercy).
Cette décision est accompagnée d'une réorganisation des collections et d'une transformation architecturale des bâtiments.
Les travaux s'étendent de 1981 à 1999 sous la direction de l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei (1917-x) pour la 1ère tranche.
L'aspect le plus polémique du projet est la construction d'une pyramide de verre au centre de la cour Napoléon.
Sceptique, le maire de Paris, Jacques Chirac (1932-x), propose de tendre des câbles afin de se rendre compte de ce que la pyramide deviendra : l'entrée au musée avec un immense hall souterrain éclairé donnant accès à toutes les parties du musée.
Création le 2 novembre 1983 de l'Établissement Public du Grand Louvre (E.P.G.L.).
Sa mission : concevoir et conduire l'aménagement du Domaine du Louvre et des Tuileries en vue d'en faire un ensemble culturel original à caractère muséologique, qui sera dénommé Grand Louvre, ainsi que de permettre l'insertion de cet ensemble dans son environnement.
10 ans après, le musée du Louvre agrandi de près de 30 000 m², ouvre au public l'aile Richelieu, donnant au projet de Pei toute sa dimension et sa logique.
La Pyramide du Louvre, au centre de gravité des collections, assume son rôle d'accueil principal et de distribution des circuits également répartis sur les 3 ailes du palais du Louvre : Richelieu, Sully, Denon.
L'activité culturelle du musée, si forte, si attractive, s'urbanise sous l'impulsion de cette multitude de visiteurs qui s'empressent pour la contemplation des chef-d'œuvre universels et trouvent dans son environnement immédiat les services qui leur permettent de se restaurer rapidement, d'acheter des cadeaux et de mieux profiter du temps ainsi gagné pour le consacrer à la visite des musées.
Ces travaux, qui permettent de libérer 60 000 m² pour les collections permanentes, en font le 3ème plus grand musée du monde, après le Metropolitan Museum of Art de New York et le musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg.
Historique des acquisitions
Le musée s'est d'abord constitué grâce aux collections royales, essentiellement des tableaux (environ 2 500 à la mort de Louis XVI).
Ces collections avaient pour l'essentiel été rassemblées par François Ier.
Sont ajoutés aux tableaux les joyaux de la Couronne , qui firent partie du musée dès sa création, et bon nombre de sculptures provenant du musée des Monuments français ou de saisies révolutionnaires.
Puis viennent les diverses saisies effectuées en Europe pendant les guerres napoléoniennes et les nombreux objets provenant de fouilles effectuées en Égypte ou au Moyen-Orient.
À quoi il faut ajouter les importants dons et legs faits au musée, par exemple la collection Edmond de Rothschild , et de nombreux achats tout au long des XIXe et XXe siècles.
Autrement dit, des ouvres de provenances diverses.
Au niveau des tableaux les plus connus :
• la Joconde de Léonard de Vinci et la Belle Jardinière de Raphaël font partie de la collection
de François Ier (il acquit la Joconde en 1519)
• les Noces de Cana de Paul Véronèse proviennent du pillage d'un couvent à Venise en 1798
• le Jeune Mendiant de Bartolomé Esteban Murillo a été acheté par Louis XVI en 1782
• la Dentellière de Johannes Vermeer ou le célèbre Autoportrait au chardon de Dürer ont été
achetés par le musée respectivement en 1870 et en 1922
• le Christ en croix d'El Greco n'a rien coûté au musée, qui l'a récupéré au palais de Justice
de Prades (Pyrénées-Orientales) en 1908.
Raphaël
Bartolomé Esteban Murillo
Paul Véronèse
La belle Jardinière
Le jeune Mendiant
Les Noces de Cana
Johannes Vermeer
El Greco
La Dentellière
Le Christ en croix
Les 2 statues les plus célèbres du musée sont :
• la Vénus de Milo , découverte en 1820 et acquise la même année par l'ambassadeur
de France auprès du gouvernement turc
• la Victoire de Samothrace , qui fut découverte en morceaux en 1863 sur l'île de
Samothrace par Charles Champoiseau, archéologue et vice-consul de France à
Andrinople.
Conservateur : Béatrice André-Salvini.
Localisation : rez-de-chaussée de l'aile Richelieu et au Nord de l'aile Sully.
Depuis le néolithique, de nombreuses civilisations se sont succédées dans cette région, où apparaît notamment une administration politique, militaire et religieuse.
C'est également le berceau de l'écriture, qui fait son apparition vers -3300 à Uruk, en Mésopotamie.
Les collections de ce département sont réparties selon 3 grands ensembles géographiques et culturels :
• la Mésopotamie : Sumer, Babylone, Assur, Anatolie ...
• l'Iran, empire perse achéménide
• les pays du Levant : côte syro-palestinienne, Chypre
Arts de l'Islam
Conservateur : Sophie Makariou
Créé en août 2003, ce département regroupe les collections provenant d'une aire située entre l'Espagne et l'Inde sur une période de 622 jusqu'au XIXe siècle.
Ce département regroupe plusieurs joyaux de l'art islamique : la pyxide d'al-Mughira, une boîte en ivoire espagnole datée de 968, le plat au paon, une importante céramique ottomane, et surtout le baptistère de saint Louis, une des pièces les plus célèbres et les plus énigmatiques de tout l'art islamique, créée par Muhammad ibn al-Zayn au début du XIVe siècle. Il est aussi remarquable par l'important matériel provenant des fouilles de Suse (Iran), auxquelles le musée a participé.
Antiquités égyptiennes
Conservateur : Christiane Ziegler
Le département des Antiquités égyptiennes a été créé le 15 mai 1826 par ordonnance royale de Charles X.
Il fait de Jean-François Champollion, qui vient d'acquérir la collection du consul britannique Salt (4 000 pièces), le conservateur de ce qui s'appelait alors le Musée égyptien.
Celui-ci est installé dans l'aile sud de la cour Carrée et aménagé avec l'aide de l'architecte Fontaine.
Les peintures des plafonds sont dues à :
- "L'Étude et le Génie des arts dévoilant l'Égypte à la Grèce" - François-Édouard Picot, 1827
- "L'Égypte sauvée par Joseph" - Abel de Pujol, 1827
Antiquités grecques, étrusques et romaines
Conservateur : Alain Pasquier
Le département se répartit sur 3 étages :
Entresol
Rez-de-chaussée
1er étage (escalier Daru)
- Grèce préclassique
- Grèce classique et hellénistique - Antiquités étrusques et romaines
Escalier monumental, œuvre de Lefuel qui, de 1855 à 1857, qui l'édifie dans le pavillon Daru, du nom d'un ministre de l'empereur.
À la chute du Second Empire en 1870, le chantier reste inachevé et ne sera repris qu'en 1883.
La Victoire de Samothrace, découverte en 1863, y est alors placée.
L'escalier est souvent et également appelé escalier de la Victoire de Samothrace.
La Victoire de Samothrace
La déesse de la Victoire est une femme ailée représentant la déesse Athéna Niké (grec = "Athéna qui apporte la victoire").
Elle se dressait à la proue d'un navire, sur l'île de Samothrace (une île de la mer Égée), surplombant le sanctuaire des Grands Dieux.
Cette statue en marbre blanc, assez mystérieuse, a certainement été offerte par les Rhodiens pour commémorer une victoire navale remportée au début du IIe siècle avant J.-C.
Dans cette œuvre hellénistique haute de 3,28 m, la théâtralité de l'attitude, la vigueur du mouvement et le drapé bouillonnant, la richesse décorative, ainsi que le sens du volume et l'intensité du mouvement, sont caractéristiques d'un style rhodien.
Elles se mêlent aux références classiques et préludent aux créations baroques de l'école des sculpteurs de Pergame, une ancienne ville d'Asie Mineure (vers 180-160 avant J.-C.).
C'est le 15 avril 1863 que Charles Champoiseau, vice-consul de France à Andrinople (Turquie), découvre la sculpture grecque à Samothrace, petite île située au nord-est de la mer Egée.
La Vénus de Milo
Célèbre sculpture grecque de la fin de l'époque hellénistique (vers 130-100 avant J.-C.) qui pourrait représenter la déesse Aphrodite.
D'un point de vue technique et artistique, la Vénus de Milo est composée de 2 blocs assemblées entre eux :
- les jambes d'une part
- le torse et la tête de l'autre.
Le glissement du drapé sur les hanches provoque le serrement des jambes et cache la jonction des 2 blocs.
Le haut du corps est dénudé, le bas est revêtu d'un himation roulé autour des hanches.
Les cheveux sont relevés en un chignon maintenu par un bandeau, dont s'échappent 3 mèches tombant sur la nuque.
La statue est particulièrement réussie, la pureté de ses lignes, le rendu d'une puissante féminité donnent une impression de souplesse et de majesté.
Le déhanchement, l'expression de son visage, l'exécution du drapé, tout inspire à laisser aller son regard sur le marbre blanc de l'œuvre.
Trouvée en 1820 par un paysan grec sur une île cycladique (Mélos ou Milo) près d'un théâtre antique, elle est acquise par le marquis de Rivière, ambassadeur de France à Istanbul, qui en fait don au roi Louis XVIII.
Sculptures
Conservateur : Geneviève Bresc
À ses débuts, le musée n'exposait que des sculptures antiques, les seules exceptions étant les 2 statues d'esclaves de Michel-Ange.
Il faut attendre 1824 pour que soit ouverte la galerie d'Angoulême, avec 5 salles consacrées aux œuvres allant de la Renaissance au XVIIIe siècle.
À partir de 1850, est ajoutee la sculpture médiévale, mais ce n'est qu'en 1893 que le département des Sculptures devient autonome et cesse d'être rattaché à celui des Antiquités.
Objets d'art
Conservateur : Marc Bascou
L'un des départements les plus riches du musée, constamment agrandi par des donations et des achats.
S'y trouvent des bijoux, des statuettes, des bibelots, des meubles et des tapisseries.
Les objets couvrent une période allant du haut Moyen Âge au milieu du XIXe siècle.
Peintures
Conservateur : Vincent Pomarede
Le département des Peintures compte aujourd'hui environ 6 000 tableaux couvrant une période qui va du Moyen-Âge jusqu'en 1848.
À de rares exceptions près, les ouvres postérieures ont été transférées au musée d'Orsay lors de sa création (1986).
Dès 1794, la collection a été répartie par écoles nationales, et cette organisation des collections a des détracteurs.
Ainsi les primitifs italiens sont au 1er étage, non loin des grands tableaux français de l'école romantique, tandis que les primitifs français sont au 2e étage, juste à côté de la peinture hollandaise du XVIIe siècle.
Parmi ces tableaux, se trouvent :
PEINTRES ALLEMANDS
Albrecht Dürer
Autoportrait
Tête de vieillard
Portrait d'Érasme
Hans Holbein
Anne de Clèves
Saint Adrien
William Warham
PEINTRES FLAMANDS
Antoon Van Dyck
Religieuse
Rubens et van Dyck
Marquise de Gênes
Pieter Bruegel, le Vieux
Les mendiants
Parabole des aveugles
Paysage des Alpes
Pierre Paul Rubens
Naissance de Louis XIII
Éducation de Marie de Médicis
Hercule et Omphale
PEINTRES HOLLANDAIS
Harmensz van Rijn Rembrandt
Bethsabée au bain
Philosophe en méditation
La sainte Famille
Govert Flinck
Paysage
L'Annonce aux bergers
Petite fille en bergère
PEINTRES FRANÇAIS
Louis-Léopold Boilly
L'Averse
Gabrielle Arnault
Antoine Vincent Arnault
Sébastien Bourdon
Présentation au temple
Descente de croix
Portrait de René Descartes
Jean Auguste Dominique Ingres
La grande Odalisque
Jeanne d'Arc
L'Apothéose d'Homère
PEINTRES ITALIENS
Léonard de Vinci
La Joconde
Saint Jean-Baptiste
La Vierge et l'Enfant Jésus
ET AUSSI ...
George de la Tour
Lucas van Valkenborgh
Prosper Marilhat
Le Tricheur
La Tour de Babel
Ruines
École de Fontainebleau
Abraham Mignon
Liberale da Verona
Gabrielle d'Estrées
Le Nid de Pinsons
L'Enlèvement d'Europe
Arts graphiques
Conservateur : Carel Van Tuyll
Le département des Arts graphiques est aujourd'hui riche de plus de 130 000 pièces.
Il regroupe 3 fonds différents :
• Le Cabinet des dessins
Il est constitué au départ par l'ancienne collection des rois de France, constamment agrandi par la suite par des saisies et des donations.
• La Chalcographie
Elle conserve quelques 14 000 cuivres gravés avec en particulier les cuivres provenant du Cabinet des planches gravées du roi.
L'origine 1ère de la Chalcographie remonte à Louis XIV.
En 1667, Louis XIV décide, "afin d'encourager l'art de la gravure et d'en continuer l'histoire", de faire graver sur cuivre les événements militaires et culturels importants de son règne et de faire reproduire les œuvres peintes ou sculptées appartenant aux collections de la Couronne.
Le mot "chalcographie" (grec = "écriture sur cuivre") désigne l'art de la gravure sur cuivre et le lieu où sont conservées des planches gravées de cette manière.
Par extension, le terme s'applique aussi à la gravure sur d'autres supports que le cuivre.
• La collection Edmond de Rothschild
Elle a été offerte au Louvre en 1936 par ses héritiers, avec environ 40 000 estampes, 3 000 dessins et 500 livres illustrés.
Histoire du Louvre et Louvre médiéval
Diverses salles sont consacrées à l'histoire du Louvre.
Elles se trouvent à l'entresol au niveau de l'aile Sully.
Art et civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques
En 1996, le Président de la République, Jacques Chirac, décide que soit créé un musée des Arts des civilisations et qu'une sélection de chefs d'œuvre soit présentée au Louvre.
Présentée depuis l'an 2000, cette collection regroupe 100 objets d'art, principalement des statues provenant d'Afrique, sélectionnés par Jacques Kerchache.
Exposée au Pavillon des Sessions, elle a vocation à être une ambassade permanente au Louvre du Musée du quai Branly, inauguré en juin 2006.
Les joyaux de la couronne de France
Après 3 ans de travaux, la fastueuse Galerie d'Apollon du Palais du Louvre construite à la gloire de Louis XIV, le Roi-Soleil, il y a près de 350 ans, a rouvert ses portes le 27 novembre 2004.
Galerie royale, décorée par les plus grands artistes français de Le Brun à Delacroix, elle a servi de modèle à la Galerie des Glaces du château de Versailles.
Elle retrouve enfin son décor exceptionnel et reprend sa fonction traditionnelle d'écrin grandiose des Diamants de la Couronne.
Y sont exposés à côte des autres joyaux de la Couronne, le collier et les boucles d'oreilles d'émeraudes de l'impératrice Marie-Louise.
L'histoire des Diamants de la Couronne est une véritable épopée pleine de rebondissements.
Œuvres aux destins mouvementés, passées de mains en mains, ces joyaux ont été remontés au gré des souverains.
Fondé par François 1er, enrichi sous Louis XIV, ce trésor alors inaliénable atteint son apogée sous Louis XV avec l'achat du Régent.
Ce diamant de 140,64 carats, "de la grosseur d'une prune de la reine Claude" selon Saint-Simon, était le plus grand diamant blanc connu en Europe.
Diamant indien, il fut découvert en 1698, acquis par Thomas Pitt, gouverneur du fort de Madras en 1702, puis acheté en 1717 par le duc Philippe d'Orléans, Régent de France sous la minorité de Louis XV.
Le Régent devint le symbole de la royauté et de sa magnificence.
Il orna la couronne de Louis XV puis celle de Louis XVI.
Comme les autres Diamants de la Couronne, Le Régent fut dérobé en septembre 1792.
Il fut retrouvé en décembre 1793 et restitué au Comité de Sûreté générale.
Il fut ensuite mis en gage à plusieurs reprises par la suite par le Directoire.
En 1800, Bonaparte décida de récupérer les Diamants de la Couronne et Le Régent fut utilisé en 1801 sur la garde de son épée de 1er Consul, puis en 1812 sur le glaive de l'Empereur.
Le Régent figura en 1824 sur la couronne de Charles X, puis sous le IInd Empire sur le diadème grec de l'Impératrice Eugénie.