Située dans la cité médiévale fortifiée, c'est la place centrale et la plus célèbre de la ville, à l'image de son Histoire, car toute la ville gravite autour de Saint Louis.
Il semble donc naturel que, physiquement, Aigues-Mortes ait choisi d'attribuer le nom de son bienfaiteur à sa clé de voûte.
Place vaste sur laquelle se trouvent des commerces et des établissements où il est possible de s'asseoir en terrasse pour profiter de l'architecture de ces lieux préservés des assauts du temps.
L'un des murs de l'église fait office de mur, ainsi que les remparts qui jonche la grande place.
la place abrite aussi la chapelle des Capucins, qui, datant du XVIIe siècle, accueille d'intéressantes expositions, essentiellement tournées vers l'art contemporain.
La Chapelle des Capucins
La construction remonte à 1634 sous l'impulsion du Gouverneur François de Nagu, marquis de Varennes.
Les Capucins achevèrent leur chapelle en 1677.
Mais la suppression des ordres religieux les dispersa et la chapelle fut vendue et servit d'entrepot à partir de 1791.
Longtemps utilisée de halles aux poissons et de marché couvert, elle est aujourd'hui restaurée et embellie et abrite différentes expositions culturelles, plutôt des galeries d'art contemporain.
En 1849, elle est entourée de grilles et les dauphins ne sont pas envore là.
À l'époque, les villageois doivent aller chercher l'eau à l'extérieur de la ville.
En 1896, l'eau arrive au cœur de la cité.
En 1975, la place est rénovée et les grilles sont enlevées.
Sous la statue de Saint Louis, il est possible de lire cette inscription :
Quelques détails :
Église Notre-Dame-des-Sablons
Baptisée "Notre-Dame-des-Sablons" en référence au sol marécageux et sablonneux qui entourait la cité, l'église d'Aigues Mortes est le monument le plus vieux de la ville.
La 1ère église faite de bois et de roseaux placée sous le vocable de "Beata Maria de Sabulo" date de 1183, humble chapelle dédiée à la Vierge, construite dans un style gothique.
La Sainte Chapelle est avant tout une gigantesque châsse destinée à recevoir les reliques de la crucifixion.
Saint Louis rachète en 1239 la couronne d'épines aux Vénitiens pour 135 000 livres.
Puis il achète des fragments de la sainte croix et des instruments du supplice à Baudouin II en 1241.
Son but est avant tout d'éviter l'éparpillement de ces importantes reliques.
En 1246, elle est rebâtie en pierre et dans un style ogival, donc avant même les remparts et est le témoin de l'embarquement de Saint-Louis pour les Croisades.
C'est en 1248 qu'elle est ouverte au culte.
Avant le départ de la VIIe croisade, Saint Louis se serait agenouillé dans cette église.
En 1293, la chapelle est dédiée à Saint Antoine.
Érigée en collégiale en 1737, elle est rebaptisée Notre Dame et Saint Pierre de Psalmody, puis est en grande partie saccagée et détruite par les Protestants en 1575.
En 1634, le clocher est reconstruit.
Entre 1738 et 1744, l'église reste fermée, date à laquelle sont entreprises les 1ères restaurations, avec entre autres l'élévation de la tour carrée.
En 1741 et après un long procès, les réparations conséquentes donneront le jour à l'édifice actuel.
Durant la Révolution, elle fait office de temple de la Raison, puis de caserne, de magasin à grain et enfin d'entrepôt à sel.
En 1804, elle ne redevient une église.
La restauration intérieure est récente puisqu'elle ne date que du milieu des années 1960.
Saccagés, les objets de culte seront brûlés en place publique.
Restaurée de 1964 à 1967, l'église est sauvée de la ruine.
En 1991, 31 vitraux jusque là totalement absents sont venus agrémenter les murs de la petite église, conçus par le peintre contemporain français Claude ViallatPHOTOGRAPHIE ----------------------------------------------------------------------------- (1936-x) et repartis en rosace et fenêtres, réalisés par le maître verrier Bernard Dhonneur, ils comportent plusieurs couleurs dans l'épaisseur, leurs formes étant obtenues par gravure à l'acide et l'ensemble relié par des résines acoustiques.
La charpente en bois rappelle l'esprit de pauvreté évangélique, les triples colonnettes de chaque côté de l'entrée représente la Sainte Trinité, et rappellent l'influence des Templiers.
Le buste de Saint Louis est l'œuvre du sculpteur Subirachs.
Les vitraux de Notre-Dame-des-Sablons Aigues Mortes
Les 31 vitraux de l'église de Notre-Dame-des-Sablons d'Aigues-Mortes sont réalisés en verre antique soufflé à la bouche.
Les verres sont colorés au moment de la fusion avec ajout d'une couche d'émail coloré sur un support blanc.
Ces vitraux comprennent plusieurs couleurs dans l'épaisseur, les formes étant obtenues par gravure à l'acide et l'ensemble relié par des résines acoustiques suivant un procédé proche du stadip mais adapté pour la première fois à l'art.
Cette coloration a été obtenue après étude en atelier et en étroite collaboration avec Claude Viallat.
Cette recherche plastique débouche sur un vitrail sans plomb.
Les couleurs utilisées restent dans l'ensemble accessibles à la compréhension :
•
le bleu évoque les notions d'espace, d'évasion, de mémoire et de divinité
•
le rosé à l'or se décompose en 2 couleurs :
- le rosé pour signifier la chair, l'incarnation et la vie
- l’or pour marquer l'Éternité, la spiritualité et l'intemporalité
•
le jaune d'or représente la chaleur, le rayonnement, l'échange et l'extériorité
•
le rouge s'identifie au sang, à la vie, à la générosité et à l'humanité
•
le jaune citron, voir soufre, qui illustre le pêché, la perversité et l'ambiguïté : il rassemble les pulsions maléfiques ou négatives
•
le vert, au contraire, sert les pulsions bénéfiques ou positives, c'est-à-dire la nature, la permanence, l'énergie et l'intériorité
Les chapelles latérales portent des dédicaces aux pulsions maléfiques et bénéfiques avec l'introduction du jaune citron et du vert.
Les fenêtres hautes, réservées à une interprétation naturaliste, évoquent le ciel méditerranéen et les salins par des dégradés qui illuminent les parties hautes de l'édifice.
La rose de la façade ouest, quant à elle, exaltera la croix comme signe du Christ Sauveur et de l'unité des chrétiens.
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La Chapelle des Pénitents gris
Située à l'est de la place de la Viguerie, vers 1400, la confrérie des Pénitents Gris la crée sur l'emplacement d'un ancien couvent de Moines Cordeliers du XVe siècle, bienfaiteurs réputés de la ville d'Aigues-Mortes à sa création.
En 1575, la chapelle est détruite et brûlée lors des Guerres de Religion.
Reconstruite en 1607 au XVIIe siècle, la confrérie est alors en pleine crise, sa croissance importante provoque des querelles qui entraînent une scission et la naissance de la confrérie des Pénitents Blancs.
La façade est du style Louis XIV.
La porte d'entrée du XVIIe siècle est ornée d'une statue en bois.
Bien que l'année de création de la confrérie soit assez vague, elle fut établie par les Frères religieux conventuels de Saint François, Cordeliers de cette ville qui avaient fondé leur couvent sous le règne de Saint Louis.
En 1248, lorsque Louis IX vint à Aigues-Mortes pour la 1ère fois pour la 7e Croisade, il fut si bien reçu qu'il fonda en récompense un couvent de moines de l'Ordre des Cordeliers.
La date de la constitution de la leur sac, ou froc, cette livrée de toile serré à la taille par un cordon, se situerait entre les années 1350 et 1375.
Les Cordeliers, véritables fondateurs de la confrérie, reçurent les frères dans leur église et les autorisèrent à y chanter leurs offices.
Par la suite, comme le nombre des pénitents augementait beaucoup et la confrérie rendait de grands services à la ville, les Cordeliers leur cédèrent une partie d'un cimetière sur lequel fut bâtie la 1ère chapelle dont il y a encore les traces de l'ancienne porte sur le mur du midi.
Le 4 avril 1655, le Pape Innocent X accorda à perpétuité aux pénitents gris d'Aigues-Mortes diverses indulgences et, entre autres indulgences plénières, l'exposition du Saint Sacrement le jour de la fête principale de la confrérie qui est fondée sur les 5 plaies de Notre Seigneur Jésus Christ.
Elle se fera depuis les 1ères vêpres jusqu'au coucher du jour de la fête qui est fixée au vendredi dans la semaine de la passion.
Le Saint Sacrement sera également exposé, depuis les 1ères vêpres jusqu'aux 2ndes vêpres les jours de la Pentecôte, de l'Assomption de la Vierge et de la Circoncision de Notre Seigneur.
Au cours du XVIIe siècle, la confrérie agrandit sa chapelle, l'embellit et, en 1687, fit construire le retable représentant la Passion de Notre Seigneur Jésus Christ.
Le rôle de la confrérie des Pénitents Gris est, non seulement de célébrer les cérémonies mais aussi de maintenir les traditions liturgiques, d'aider les malades et les miséreux : leur rôle est social et leur action se poursuit encore aujourd'hui.
Cette technique remonte à l'Antiquité. de plâtre gris par le sculpteur montpelliérain Jean Sabatier.
Sous la Révolution en 1789, les chapelles sont transformées en magasin à fourrage, le maître autel et le retable sont préservés grâce à la vigilance d'un pénitent qui empile des ballots de paille devant.
Elle appartient toujours aux frères pénitents qui est une congrégation à caractère laïque composée de gens du Pays connus pour leur vertu chrétienne.
Leur but est non seulement de célébrer des cérémonies avec les services d'un prêtre, de maintenir les traditions liturgiques et les chants grégoriens, mais également d'aider les malades et les miséreux.
À proximité
> place de la Viguerie :
- la fontaine avec ses symboles qui caractèrisent la ville
- au n° 6, une maison avec fenêtres à meneaux restaurée à l'ancienne
La Chapelle des Pénitents blancs
Elle se situe à l'angle de la rue de la République et de la rue Louis-Blanc et appartient à la confrérie des Pénitents Blancs créée en 1622.
De chaque côté du chœur se dressent 2 statues :
- gauche saint Félix pour la rédemption des captifs
- à droite saint Jacques le Mineur, 1er évêque de Jérusalem.
Sa construction date de 1625 au XVIIe siècle, à la suite de dissensions entre les frères Pénitents Gris, où un petit groupe de la confrérie se sépare, une congrégation de laïques qui a vu le jour au Moyen-Age pour seconder les prêtres dans leur rôle d'évangélisation.
Placée sous la protection de la Sainte Vierge et du Saint Esprit dont le symbole est la colombe, cette chapelle abrite un petit musée et de nombreuses reliques appartenant toujours aux frères pénitents.
Tour Carbonnière
Construite au XIIIe siècle, à la croisée du Vieux Vistre, ancien chenal du Rhône d'Albaron, et de la route menant à la ville royale d'Aigues-Mortes, la Tour Carbonnière est un témoignage remarquable de l'histoire de la Camargue gardoise.
Au milieu des marais, la Tour Carbonnière constitue un observatoire privilégié qui permet d'appréhender dans sa globalité un paysage qui, en raison de l'absence de relief, n'est que rarement accessible.
La tour Carbonnière permettait de protéger l'unique route d'accès à Aigues-Mortes., elle est citée pour la 1ère fois dans un texte daté de 1346 précisant que "cette forteresse est la clé du royaume en cette contrée" car elle est pendant longtemps le point de passage obligé pour tout visiteur désirant se rendre à Aigues-Mortes et sert dans un même temps de tour de guet.
Aussi, en 1409, un bureau de péage est instauré moyennant quelques deniers ou sols suivant que le visiteur était en charette, à cheval ou un simple étranger.
Étaient exempts au droit de péage, les habitants de la cité et leur famille, les officiers du roi, les personnes nobles, les ecclésiastiques et les médecins.
L'argent du péage servait, à financer l'entretien de la route et des chaussées, mais il était parfois détourné par les gouverneurs comme l'indiquent les lettres patentes de Charles VIIPORTRAIT ----------------------------------------------------------------------------- en octobre 1459.
En effet, les gouverneurs prenaient le titre de capitaine de la "Tour Carbonnière" pour augmenter leurs gages et s'arrogaient souvent le droit de péage en s'appropriant aussi les revenus du péage.
Les moines de Psalmody protestèrent et eurent gain de cause.
Les juges confirmèrent l'abbaye dans la jouissance exclusive du droit de pêche le 14 décembre 1450.
Plus tard en 1585, le commandant Bon, capitaine de la tour, s'empare de tous les revenus de la Carbonnière.
Dans ces temps de trouble, les gouverneurs se moquant de toute récrimination et comptant sur l'impunité, faisaient des larges profits.
Toutefois les consuls de la ville portèrent plainte.
Le sieur de Leques prêta l'oreille à leurs justes réclamations et fixa un nouveau droit de péage.
Au XVIII siècle, le péage est mis en fermage, ce qui donne lieu à quelques abus par des fermiers peu scrupuleux puis il est supprimé à la Révolution.
Cette tour a joué un rôle important au moment des luttes entre les protestants et catholiques.
Elle a été prise par les réformés après leur victoire de Saint Gilles, en 1562, et a été un important point d'appui pendant la dernière période des guerres de religion.
Au début du XIXe, la tour étant en ruines et les réparations s'avérant trop onéreuses il est envisagé de la démolir mais elle est sauvée et restaurée en 1858.
Jusqu'en 1872, le chemin traverse la tour en son milieu mais le passage étant devenu trop étroit 2 voies de contournement sont construites.
Fin 2008, la Tour est fermée au public pour cause de non sécurité.
Description de la Tour Carbonnière
Construite à la fin du XIIIe siècle, en même temps que les remparts, les pierres employées taillées en bossage proviennent de la même carrière.
Construite en avant-poste de la cité et sur un plan carré, elle défendait l'approche d'un ennemi.
Son organisation défensive et protectrice se compose de 2 portes qui se font vis à vis, chacune défendue par 2 herses, d'un machicoulis intérieur et d'une plate-forme.
Les ponts-levis sont ajoutés au milieu du XVIe siècle, lors des guerres de la Ligue.
De chaque côté du passage réservé à la route, se trouvent 2 salles latérales qui ont leur parois percées d'archères.
La salle du 1er étage d'où étaient manœuvrait les herses, servait de logement à la petite garnison qui occupait la Tour et était chauffée par une grande cheminée.
De la plate-forme ou terrasse, le regard s'étend au-delà des marais (790 ha) et des roselières, au Nord jusqu'au Pic Saint Loup et aux contreforts des Cévennes, à l'Est jusqu'à la Grande Camargue et au Sud vers la Cité d'Aigues-Mortes dont émerge la Tour de Constance.
Le paysage perçu est un concentré des différents modes d'exploitation et de mise en valeur de l'espace camarguais : vignes dans la plaine de Saint-Laurent-d'Aigouze et sur le cordon de Montcalm, cultures maraîchères sur la hauteur de Psalmody, pâturage extensif et sagne sur les marais situés au pied de la Tour, rizières sur le Domaine de Musette à l'Est, exploitation du sel au Sud vers Aigues-Mortes.
Cette imposante Tour carrée du XIIIe sièclee est aujourd'hui classée monument historique et de son sommet il est possible d'admirer la faune et la flore camarguaise dans un environnement protégé.
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Rue de la République
C'est la plus ancienne rue de la ville comportant à l'époque les façades les plus travaillées surlesquelles il reste de nombreux blasons :
- aux n° 25 au 29 : ancien couvent de religieuses
- au n° 30 : enseigne d'un fabricant de cotes de mailles
- au n° 5 : un balcon et ses statues de lion (ancienne poste)