À l'entrée du Jardin royal dans la cour d'honneur et tout près du Ministère de la Culture, se trouvent les Colonnes de Daniel Buren aux rayures blanches et grises caractéristiques de largeur de 8,7 cm, surplombants un réseau souterrain de cours d'eau où les touristes et les Parisiens en mal d'amour jettent souvent des pièces avant de formuler un vœu.

De toutes les tailles, rangées en ligne parallèles et ordonnées, les 260 colonnes semble être un échiquier géant.

À l'époque en 1986, ces colonnes du Palais Royal avaient été décriées et contestées.
Aujourd'hui, elles font partie intégrante dans le paysage du Jardin royal.

À quelques pas de là, l'eau s'écoule inlassablement le long des parois des boules en acier poli de Pol Bury, qui scintillent au soleil.

Brève biographie de Daniel Buren

Formé à l'école des Métiers d'Art, Daniel Buren aborde de nombreuses techniques, notamment les films, la vidéo et le son. Il commence sa vie d'artiste au milieu des années 1960, après une période d'expériences préliminaires. À cette époque il conçoit "un outil visuel", un tissu à bandes de même largeur, blanches et colorées, qui exprime parfaitement ses idées picturales. Grâce à cet outil visuel qui devient dès lors "sa marque de fabrique", Buren trouve non seulement la voie de son travail artistique futur mais aussi une position critique à partir de laquelle il lui est possible de repenser un grand nombre d'idées traditionnelles sur le concept d'art.

En particulier, il est amené à critiquer le concept d'autonomie qui est censé qualifier une œuvre d'art comme telle et s'efforce systématiquement de mettre en contexte sa pratique artistique.
Les résultats obtenus par Buren en près de 40 ans de carrière sont réellement remarquables.
Ses riches inventions picturales et plastiques ornent aujourd'hui des habitations privées, des musées et des lieux publics dans le monde entier.
Malgré sa critique radicale de la peinture traditionnelle et de ce qui constitue l'art en général, son œuvre a donné une nouvelle impulsion à la pratique artistique en explorant l'art comme forme de langage et en réévaluant sa fonction ornementale.

 

Cela fait maintenant des années que Buren a cessé de peindre des tableaux.
Il se consacre désormais entièrement à des œuvres in situ.
Il a dû se mesurer avec tout un ensemble de questions et de problèmes liés à la perception, au dessin, à la couleur et à la forme ainsi qu'aux relations spatiales et aux caractéristiques architecturales.
Il a été amené à revoir de fond en comble les motifs à la base de la démarche artistique tout en s'efforçant de garder l'intégrité de son action poétique au milieu de changements continus de support et de langage.
À partir de leur conception même, ses œuvres sont étroitement liées à leur environnement, qui représentent souvent le cadre de la vie quotidienne.
Loin d'être isolés et inertes, les produits de son activité artistique visent à permettre une perception directe, et à provoquer une réponse sollicitant la sensibilité, l'intelligence et la réflexion du spectateur.

Le 24 décembre 1966, il forme avec l'artiste suisse Olivier Mosset (1944-x), Michel Parmentier et l'artiste contemporain suisse Niele Toroni (1937-x) le groupe BMPT qui, au cours d'expositions/actions radicales, pose le degré 0 de la peinture, rejoignant alors les positions de l'Internationale situationniste.
Selon une certaine cohérence, Buren poursuit une œuvre conceptuelle qui acquiert dans les années 1980 une dimension officielle, sous le signe emblématique de ces rayures blanches et noires, dans des projets urbains monumentaux (Paris, le Palais Royal ; Lyon, place des Terreaux).